Le Léopard d’argent, d’Anne Samuel (2014)

Lu à haute voix en juin 2018

Mona ignore tout de ses origines : mystérieusement apparue, bébé, dans un musée, elle ne dispose que d’une vieille valise pleine de trésors anciens et d’une sensation curieuse de décalage par rapport à son temps… Le jour de ses treize ans, qu’elle fête avec son père adoptif qui lui a réservé une surprise dans un musée parisien, Mona est inexplicablement projetée dans le Bordeaux du XIIème siècle. Abasourdie par la découverte d’une époque radicalement différente, Mona prend rapidement la mesure des défis qui l’attendent : parviendra-t-elle à trouver le chemin du retour vers son époque et son père ? D’ici là, saura-t-elle faire face aux embûches que lui réserve cette période de tourmente ? Conditions de vie moyenâgeuses, tensions religieuses, effervescence de la préparation de la deuxième croisade, domination exercée par la reine Aliénor d’Aquitaine : tout concourt à faire du Moyen-âge un décor hostile pour une jeune fille du 21ème siècle, mais Mona pourra heureusement compter sur l’amitié de maître Isaac, l’orfèvre préféré de la reine, et de son apprenti Colin…

Ce roman est bien écrit tout en restant assez court et donc accessible à de jeunes lecteurs. C’est toujours agréable de lire les aventures d’une héroïne féminine – et cela reste suffisamment rare en littérature jeunesse pour mériter d’être souligné… Mona suscite la sympathie et fait preuve en toutes circonstances de gentillesse, mais aussi de sang froid, de bon sens et de perspicacité. Le roman permet aussi de découvrir beaucoup de choses. Sa lecture a été pour nous l’occasion d’évoquer le quotidien du Moyen-Âge, la féodalité, le poids qu’a pu avoir l’église catholique, les guerres de religions et les croisades… Nous avons apprécié les informations auxquelles le texte renvoie – d’autant plus que nous habitons en Aquitaine, non loin de l’abbaye de la Sauve Majeure qui joue un rôle important dans l’histoire ! Il me semble toutefois que ces renvois sont trop nombreux et que les informations de contexte auraient pu être mieux intégrées dans la narration pour éviter d’interrompre le fil de l’intrigue – comme Henry Winterfeld était, par exemple, parfaitement parvenu à le faire dans L’affaire Caius. Peut-être mes garçons étaient-ils trop jeunes et nécessitaient-ils trop d’explications – toujours est-il qu’elles ont haché notre lecture et qu’on a parfois l’impression que l’intrigue est au service d’une visée pédagogique de transmission de l’histoire plutôt que le contraire, ce qui serait un peu dommage.

Le roman s’achève sur une mention « à suivre » et il semble que le voyage dans le temps de Mona se poursuive à travers d’autres ères…

Extraits :

« Mais que faisait cet enfant dans cette valise, dans ce secrétaire ? Qui était-il, d’où venait-il ? »

« Ils arrivèrent au lavoir. Après les odeurs de déchets en putréfaction qu’elle venait de respirer, Mona fut saisie par des senteurs fraîches et minérales comme celles de l’argile. Malgré son trouble, elle ne put s’empêcher d’admirer la scène : une vingtaine de lavandières courbaient l’échine en frappant du linge avec de grands manches en bois. »

« C’est un plaisir de vous cognoistre, dit le prince en leur adressant un beau sourire. »

Les petites moustaches, 13€

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